Les graisses saturées bouchent elle les artères ?

Les graisses saturées bouchent elle les artères ?

On vous raconte l'histoire. 

Tout est parti de l’etude, non scientifique, d’Ancel Keys (“Seven Countries Study”)
  Keys, un physiologiste américain, a étudié la relation entre la consommation de graisses saturées et les maladies cardiovasculaires dans différents pays.

En se basant sur cette corrélation, il en a conclu que les populations consommant plus de graisses saturées avaient un taux plus élevé de maladies cardiaques. Cela a conduit à l’hypothèse que les graisses saturées augmentent le cholestérol LDL (souvent appelé “mauvais cholestérol”), qui serait responsable de l’accumulation de plaques dans les artères et des maladies cardiovasculaires.

Bien que dépourvue d’élément scientifiques réels, cette théorie a donné lieu à l’hypothèse du “cholestérol alimentaire” 

L’idée était que les graisses saturées augmentent le taux de cholestérol dans le sang, ce qui entraîne une accumulation de plaques dans les artères et favorise l’athérosclérose.

Ainsi, à partir des années 1970, de nombreux gouvernements et organismes de santé ont conseillé de réduire les graisses saturées dans l’alimentation, en privilégiant les glucides et les huiles polyinsaturées.

Mais … qu’en est-il réellement ?

Avec les progrès de la recherche, la théorie initiale a été remise en question ! 

1. Les graisses saturées n’ont pas un effet direct sur les maladies cardiovasculaires

Une méta-analyse de 2010 publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition a examiné 21 études et conclu qu’il n’y avait pas de lien significatif entre la consommation de graisses saturées et les maladies cardiovasculaires.

Une revue plus récente de 2017 dans le British Journal of Sports Medicine a souligné que la relation entre les graisses saturées et les maladies cardiaques est plus complexe que ce qui était initialement supposé.

2. Rôle du cholestérol LDL et des sous-types

Les graisses saturées peuvent effectivement augmenter le cholestérol LDL. Cependant, le LDL n’est pas un seul type de particule :

Les petites particules LDL (denses) sont plus athérogènes (plus susceptibles de boucher les artères).

Les grosses particules LDL (moins denses), également augmentées par les graisses saturées, ne semblent pas être un facteur de risque majeur.

Une alimentation riche en sucres et glucides raffinés, en revanche, tend à augmenter les petites particules LDL, ce qui pourrait être plus préoccupant.

3. Effets des graisses saturées dans un contexte global

Les graisses saturées doivent être considérées dans le cadre global de l’alimentation. Une consommation modérée dans une diète équilibrée ne semble pas être nocive.

Les sources de graisses saturées comptent beaucoup :

Les graisses saturées naturelles (beurre, huile de coco, viandes non transformées) peuvent avoir des effets neutres ou même bénéfiques.

Les graisses saturées présentes dans des aliments ultra-transformés (comme les snacks industriels) sont souvent associées à d’autres ingrédients néfastes (sucres, sel, additifs), ce qui peut aggraver les risques pour la santé.

4. Autres facteurs responsables 

L’accumulation de plaques dans les artères (athérosclérose) est un processus complexe impliquant :

L’inflammation chronique : un des principaux moteurs de la maladie cardiovasculaire.

Stress oxydatif : souvent lié à une alimentation pauvre en antioxydants.

Hyperglycémie chronique : provoquée par une consommation excessive de sucres raffinés.

Déséquilibre lipidique global : des triglycérides élevés, souvent dus à une alimentation riche en sucres, jouent un rôle plus clair que les graisses saturées.

En bref

Les graisses saturées qui boucheraient les artères ne sont que le résultat d’une erreur de cause à effet qui date des années 1950.

Le lien direct entre les graisses saturées et les maladies cardiovasculaires est beaucoup moins clair que ce qu’on croyait. Les preuves actuelles suggèrent que les graisses saturées consommées dans le cadre d’une alimentation équilibrée ne sont pas un facteur de risque majeur.

Les véritables coupables des maladies cardiovasculaires semblent être l’inflammation chronique, l’excès de sucres raffinés, les huiles industrielles oxydées (comme les huiles hydrogénées), et d’autres déséquilibres métaboliques.

Bonne nouvelle donc, il n’est pas nécessaire d’éviter totalement les graisses saturées, mais il faut privilégier les sources naturelles et s’assurer que l’alimentation globale est saine et variée.